logo sadcae

Bien que certains pourraient penser que c’était tout naturel pour Philippe Bergeron de reprendre l’entreprise familiale et de devenir la quatrième génération de Bergeron à être propriétaire du salon funéraire qui porte son nom, ce rachat ne faisait pas du tout partie de ses plans au départ. Plus jeune, la perspective de diriger une entreprise funéraire ne l’attirait pas. Par contre, il a toujours eu à cœur le succès du Salon funéraire Bergeron duquel son père, Louis Bergeron, était à l’époque aux commandes. Dès son enfance, il s’intéresse aux chiffres et aux opérations de l’entreprise. Il n’est donc pas surprenant d’apprendre que Philippe a toujours su qu’il voulait se lancer en affaires; il lui restait seulement à déterminer dans quel domaine il allait concentrer ses énergies d’entrepreneur. C’est finalement dans le milieu des finances que Philippe a passé les 10 premières années de sa carrière, occupant le poste de comptable au sein de différentes entreprises. Mais l’appel de l'entrepreneuriat n’était jamais bien loin dans son esprit, et le salon funéraire familial non plus. Bientôt, un heureux concours de circonstances allait le lui rappeler et changer le cours de sa trajectoire professionnelle.

Un employé du Salon Bergeron étant en congé de maladie, Philippe a accepté de le remplacer du jour au lendemain. Alors qu’il commençait à s’acclimater aux responsabilités qui lui avaient été confiées, son père lui a annoncé vouloir prendre sa retraite. Cette nouvelle a amorcé une grande réflexion pour Philippe, qui a finalement pris la décision de suivre les traces de son père, de son grand-père et de son arrière-grand-père. « J’ai toujours voulu être à mon compte, alors je me suis rendu compte que c’était l’occasion parfaite. [...] Ma famille a toujours pensé que je serais un bon candidat pour reprendre le salon, disons qu’ils l’ont su avant moi », raconte-t-il en riant.

Avant de procéder au rachat, Philippe s’est accordé une période d’essai d’un an pendant laquelle il prévoyait occuper le poste de dirigeant sans être encore propriétaire. Parallèlement, il effectuait des démarches auprès d’institutions financières afin d’obtenir le financement pour l’acquisition. Finalement, se sentant prêt au bout de quelques mois seulement, Philippe a racheté la totalité des actions en janvier 2008, 90 ans après la fondation du Salon funéraire Bergeron. Son prédécesseur n’a pas complètement quitté ses fonctions pour autant; Louis Bergeron avait envie de travailler encore un peu et est devenu l’employé de son fils pendant quelques années. Les deux générations se sont partagé les tâches de gestion de sorte que Philippe prenne en charge le développement des affaires et allège la tâche de son père.

Ce dernier était loin d’être le seul collègue de Philippe : avec son nouveau rôle, il avait maintenant à sa charge une équipe de gens plus expérimentés que lui dans le secteur funéraire. Plutôt que d’être un défi, cette transition a offert au repreneur l’opportunité d’apprendre – les travailleurs l’ont mentoré et lui ont enseigné tout le savoir dont il aurait besoin pour exceller dans ses fonctions. Comme Philippe le dit lui-même : « Je suis arrivé en me disant que la première année, j’allais apprendre, puis qu’ensuite j’allais améliorer les choses un processus à la fois ».

Cet engagement, le propriétaire l’a amplement honoré en menant à terme de nombreux projets pour que le Salon funéraire Bergeron puisse continuer de répondre à la demande d’un milieu en constante évolution. La période de changement a commencé en force avec un agrandissement majeur en 2016, une réalisation qui aura coûté 3,5 millions de dollars et qui aura permis de doubler la superficie de leur bâtiment original. L’expansion s’est ensuite poursuivie en 2020 avec l’acquisition du Salon funéraire Gaudet, augmentant le nombre de points de services de Bergeron à cinq et étendant le territoire desservi jusqu’à Bécancour et Daveluyville. C’est d’ailleurs l’objectif du propriétaire pour l’avenir : continuer de grandir par acquisition.

Malgré tout cela, la plus grande fierté de Philippe comme dirigeant d’entreprise réside plutôt dans la différence que lui et son équipe font dans la vie des familles endeuillées : « Ma plus belle réussite, c’est quand je croise une famille qui me remercie et me dit que j’ai changé leur vie en les aidant à traverser une dure épreuve ».